Quand débarquent les darons

Poème

La cuvette est brossée, brossée
Jusqu’à en être tout irritée
La lunette est frottée, briquée
Jusqu’à en presque briller

Les oreilles des voisins sont chatouillées
Par ce son aigu inusité
Quand les moutons du sol sont avalés
Par l’aspirateur dans sa danse endiablée

Dans la salle de bains, vinaigre et bicarbonate
Font ressembler l’éponge à une vieille savate
La peau de nos mains sèche et blanchit
Comme de nos ongles se barre le vernis

Dans les placards le bordel est relégué
Ne tentez pas de les ouvrir : danger !
Vous risqueriez d’être assommé

Tout l’appart sent le savon
Quand, éreintés, nous attendons
Que débarquent les darons